Journal de bord OCEAN FIFTY GROUPE GCA -1001 SOURIRES - 16.11.2022

Gilles Lamiré - Skipper professionnel en Bretagne
Tout d’abord tout va bien à bord de l’Ocean Fifty Groupe Gca - Mille et un sourires…
Le marin comme le bateau. Je me sens bien en mer sur cette machine incroyable.
Ma problématique depuis ces 3 derniers jours c’est de rejoindre le régime de vent des alizés. 
Il faut pour cela passer sous l’anticyclone des Açores à son Est… le problème c’est qu’à l’Est de l’anticyclone pousse une excroissance de ce dernier, une dorsale quoi! Elle s’étend très à l’Est vers le Maroc il faut la traverser là où il y a un passage… c’est le même problème que le pot au
noir…sans les grains…
Avec mon Routeur et comme le petit groupe d’Ocean Fifty de tête, on a décidé de passer près du centre de l’anticyclone là où il y a un flux de petits airs qui permettent de passer…
J’en suis rendu là… cette nuit j’ai bien marché au travers pour faire de l’Ouest… j’ai commencé à glisser plus au sud ce matin en envoyant mon gennaker .. honnêtement je me suis dit « ça va être top aujourd’hui ».
Deux heures après, plus un souffle de vent, le bateau est arrêté même pas dans le bon sens.. bon c’est gênant mais pas de panique… il faut rouler le gennak qui fait 160 m carré et qui n’arrive pas à tenir avec si peu de vent.. et en utilisant le J1 avec son échantillonnage plus lourd, lancer le bateau et reprendre un minimum de vitesse pour faire route là où je veux. C’est ce qui se passe j’arrive à naviguer 5-6 nds en attendant mieux.. dès que ça reprend je déroule mon gennak et je glisse.
Dans tous les cas je vais y arriver…. Bien sûr cette situation ne va pas m’aider à refaire mon retard.. mais il faut savoir voir l’essentiel : faire le meilleur de soi même au moment présent..
Je suis conscient de la chance que j’ai de vivre ces aventures, de naviguer sur ce bateau, de toute la confiance que l’on m’accorde à me confier cet engin incroyable, au soutien de tous mes partenaires et amis … voilà pour tout ça .. même si je voudrais être plus devant dans l’alizé à foncer vers la Guadeloupe… je donne tout pour chaque moment présent…. Et je sais apprécier aussi la beauté de ce bateau sur l’océan…
Je fais le plus beau métier du monde. »